À propos du livre
Le deuil défendu


Chère Sylvie,

Ton livre est magnifique.

 Douloureux, riche, profond, plein de fureur, d’amour (et d’humour aussi).
Comme nous sommes embarqués dans le grand charroi des souffrances humaines, celles de nos parents qu'ils nous transmettent, celles que peut-être nous transmettons à nos enfants à notre corps défendant ! Mais il faut tenter de rompre cette chaine. Le pardon est une chose assez mystérieuse :
J’ai beaucoup souffert que ma mère n’ait jamais eu de gestes de tendresse envers moi et au contraire ait eu « la main lourde ». Enfant, je me souviens de m’être promis de ne jamais oublier et de rester fidèle à cet enfant souffrant que j’étais. Plus tard quand Maman était seule chez elle et quasi impotente (et très forte sans jamais se plaindre), je l’ai entendue s’interroger devant moi sur le fait qu’elle avait été dure et avait manqué de tendresse : je suis resté fidèle à l’enfant et n’ai jamais rien dit. Mais grâce à mes enfants, je savais « qu’elle avait grandi en amour » et qu’elle savait désormais dire son amour à ses petites filles : quelle lumière, quand nous arrivions à Châtenay chez elle et que je l’entendais,clouée sur son fauteuil, accueillir ses petites filles par un « Tiens voilà les Cocottes ! » visiblement rayonnant de bonheur. Peu importaient alors les souffrances passées puisque Maman donnait son amour à ce que j’avais de plus cher.

Tu vois, cela je ne l’avais jamais écrit : ce n’est sans doute pas la moindre des qualités de ton témoignage que d’ouvrir ainsi les coeurs et de permettre de rompre la chaine du ressentiment.

Merci pour ton beau livre.
J-L L.

Bonjour Sylvie,

Je te transmets le message que m’a envoyé Laetitia , une de mes belles-filles , professeur d’Anglais au lycée Christophe Colomb de Sucy, à qui j’ai offert ton livre :
« J’ai lu le Deuil défendu, hier, je ne l’ai pas lâché jusqu’à fin. Très touchant, sincère, bouleversant. Cette Sylvie mérite d’être connue. Vraiment merci de me l’avoir offert.
Je vais le faire lire à Flore ( seize ans , une de mes petites-filles). Je serai très heureuse de la rencontrer. »
J’attends les retours de ma fille Anne et de Bérengère ma deuxième belle-fille.
Je pense que ton témoignage peut déboucher sur un beau et profond échange parents-enfants.
Ayant huit petits-enfants de 21 ans à 11 ans ( quatre petites-filles et quatre petits-fils)
je pense que tendresse, sincérité et dialogue feront de nos enfants , les vrais hommes de demain , bien dans leurs baskets , solides pour affronter tout ce qui fait la vie.
Comme tu nous fais participer à cette souffrance , à cette culpabilité qui ont dû être si lourdes à porter et , que , grâce au confinement , tu as pu l’écrire , la faire connaître et la partager . Et, enfin retrouver la paix avec toi et tes parents.
Merci Sylvie.

une lectrice de 80 ans

Chère Sylvie,

Quelle belle surprise de recevoir ton livre fin février. Lu tout d’un trait dans le train de Lille à Bordeaux juste avant que l’on ne reparle de 3 ème confinement.
Merci pour cette large fenêtre ouverte sur ta vie. Nous nous connaissons depuis longtemps. Je savais (un peu) que côté long fleuve tranquille ce n’était pas vraiment ton rayon, mais j’étais loin d’imaginer tant de remous, tant de bouillonnements, tant d’interrogations.
J’imagine souvent qu’il ne peut pas exister autant de tempêtes, de déferlantes, d’ouragans chez les autres que chez moi, le monde serait invivable !
Je découvre à te lire: non seulement ça existe, mais l'on peut apaiser les eaux rugissantes et trouver la paix avec soi même.   
J’imagine tout le courage qu’il t’a fallu rassembler pour aborder le dur de la vie, ces choses que l’on a pas choisies et qui portent ombre sur la conscience.
La dialectique du silence avec tes parents à propos de l’avortement me parle fort.
La mère, sans dire mot, a fait le choix à la place de la fille. La fille a obtempéré, affranchie du doute et de la honte, puisque ce n’était pas sa décision.
Il y a deux ou trois histoires du même acabit dont j’aurais bien aimé reparler avec mes propres parents, mais ils sont maintenant trop vieux, tous préoccupés qu’ils sont de leur santé.

Merci d’avoir osé aborder l’inavouable, merci de n’avoir pas baissé les bras pour porter jusqu’à maturité la vie cachée du petit Jonathan.

Une lectrice

Je replongeai dans mon passé.
C'était devenu mon présent "

Cette phrase est pour moi une clé... Le passé simple exprime une courte plongée précédant le long imparfait qui suit et s'étire.
Un livre tissage aux "époques- fils de couleurs" réunies pour dévoiler le motif . proustien par certains côtés et le motif de la Vie.
 
 Je t' engage vraiment à continuer d'écrire, ce que tu fais.

 Je crois que les enfants qui ne naissent pas ont leur libre arbitre car Dieu ne peut créer une vie sans lui donner une complète liberté. Ainsi , certains ont une vie complète mais "choisissent"  de sauter l'étape de la vie sur terre. Les circonstances sont multiples. En dépit des apparences nous ne sommes pas les maîtres de la Vie.